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La vie extraordinaire d'une chanteuse normale.

LE BLOG DE LISE PRAT-CHERHAL

On avait tourné pendant sept jours, mais pas en rond.

On avait tourné pendant sept jours, mais pas en rond.

Alors que cette journée avait très bien commencé et que nous nous apprêtions avec mon mari Morvan à nous mettre à table avec deux des enfants que nous n’avions pas eus ensemble, et qui de fait, n’étaient absolument pas frères alors qu’ils vivaient sous le même toit depuis 1 an et demi, Morvan, avec un air assez grave, me dit :

 

- François va passer à 14h30.

Oh oh …

Alors ça, c’était pas une hyper bonne nouvelle.

Habituellement, j’aime bien voir François, car il est une personne extrêmement sympathique et le voir me réjouit.

Mais ce jour-là, précisément, l’idée de le voir me causait plus de stress que de joie.

Je m’explique.

Si vous suivez mon blog, vous devez connaître François.

François, c’est François Guillement, il est vidéaste et jusqu’à présent il a réalisé la quasi totalité de mes clips.

J’ai bien dit la quasi totalité car il y en a un (J’aimais mieux quand c’était toi), ce n’est pas lui qui l’a réalisé. C’est Morvan.

Et un clip en amenant un autre, le clip sur lequel, nous avions ardemment travaillé ces derniers jours, ce n’était pas lui non plus qui le réalisait.

C’était quelqu’un d’autre.

Bon, je n’étais pas allée chercher très loin pour trouver un nouveau réalisateur de clip, il faut bien le reconnaître.

J’étais tout simplement allée dans le bureau en OSB3 qui est mitoyen à la buanderie de ma maison.

Mon prochain clip c’est Morvan Prat-Cherhal qui a été choisi pour le réaliser car c’est lui qui en a eu la putain d’idée.

Le clip dont je vous parle c’est celui de « Fausse-Couche, Vrai sang ».

Pour ce clip, Morvan avait donc eu une putain d’idée.

Il s’agissait d’alterner des parties chorégraphies interprétées par mon amie danseuse suédoise Charlotta Ofverhölm avec des plans de moi, faisant un play back sur fond vert avec les paroles de la chanson qui s’inscrivaient sur mon visage. Mais qui ne s'inscrivaient pas en post-prod, non, qui s'inscrivaient vraiment sur mon vrai visage avec un vrai crayon pendant le vrai tournage.

Les parties chorégraphies, c’est François qui les avaient filmées, un jour du mois de mars, au théâtre de Verre, à Châteaubriant.

Mais les parties play-back, comme il s’agissait d’un tournage extrêmement long, quasiment mot par mot, avec de très longues étapes de maquillage et de démaquillage, on ne pouvait pas se permettre de solliciter François aussi longtemps.

Il avait d’autres chats à fouetter dans sa vie. Contrairement à Morvan et moi, qui nous fouettons mutuellement nos chats respectifs.

Nous avions donc décidé de tourner ces plans en autonomie, sans François, mais pour le faire,nous lui avions tout de même emprunté son matériel.

Et ceci, sans aucun scrupule.

C’est vrai qu’avec François, nous ne sommes pas trop gênés pour faire des choses normalement scrupuleuses.

C’est probablement parce que François est un genre d’ami.

Je ne m’y connais pas trop en amitié, en règle générale, mais je sais que notre relation avec François se situe à un très bon level relationnel, un level au niveau duquel je peux tout à fait dire :

- Salut François, on voudrait tourner les plans play-back de « Fausse Couche Vrai Sang » cette semaine. Ces plans, ce n’est pas toi qui va les tourner, parce que je n’ai pas les moyens de te rémunérer pendant 7 jours, mais est- ce qu’on peut les tourner sans toi en t’empruntant ta caméra, ton pied de caméra et quelques spots pour faire dans notre salon une lumière digne des plus grands studios hollywoodiens ?

Normalement, ça, dans la vraie vie professionnelle, ça ne se fait pas trop, ne pas embaucher quelqu’un mais lui emprunter son matériel qui coûte très cher.

Mais nous, dans la réalité de notre vie, c’est vrai qu’on peut tout à fait dire ça à François.

C’est d’ailleurs ce qu’on a fait et, on a bien fait car il nous a répondu :

- Bah oui, pas de problème.

Et ça, c’est quand même le reflet d’un bon level relationnel entre des personnes, même si, je vous le rappelle, je n’y connais pas grand-chose en amitié.

François avait donc décidé de venir chez nous ce jour-là et je supputais que c’était pour deux raisons dont une me stressait un peu.

La première raison, c’était de récupérer son matériel vidéo qui pourtant était très joli installé dans notre salon.

Après un total de 7 jours de location de ce matériel très cher à un prix d’ami défiant toute concurrence puisqu’égal à zéro, il souhaitait tout simplement récupérer son outil de travail, et c’était bien normal.

Ceci ne me causait pas le moindre stress.

Ce qui me causait un peu plus de stress c’était la deuxième raison pour laquelle il venait chez nous.

Et cette deuxième raison, je supputais que c’était parce qu’il voulait venir voir ce que nous avions trafiqué avec son matériel sept jours durant.

Et c’est ça, qui ne me mettait pas en joie.

Pourquoi ?

Parce qu’avec Morvan, tous talentueux que nous sommes, nous ne sommes pas des vidéastes comme François.

Et ce dont, j'avais peur c’était qu’il nous dise en voyant nos prises.

- Euh, vous avez fait un peu de la merde.

Ou pire

- Euh, vous avez fait un peu de la merde, pendant sept jours .

Et c’est ça qui me stressait, qu’il nous dise que notre travail n’était pas terrible ou pire, qu’il allait falloir recommencer à cause de je ne sais quel problème d’iso, de lumière ou d’exposition.

Parce que faire de la merde, c’est pas grave, j’en ai déjà fait dans ma carrière, plusieurs fois même, ce n'est vraiment pas un problème pour moi.

Mais faire de la merde pendant sept jours consécutifs, ça, si c’était le cas, je serais vraiment dégoûtée. Parce que sept jours de merde, ça fait quand même beaucoup de merde.

J’étais donc stressée car j’avais très peur de la sentence de François, c’est pour ça que sa venue, n’était pas forcément une bonne nouvelle pour moi.

Ça me causait du stress.

Et le stress, ce n’est pas bon pour moi.

(Pour plus d'information sur le fait que le stress n'est pas bon pour moi, voir l'apparté physiologie humaine de l’épisode "Malgré mon choc émotionnel, c'était la reprise des répétitions :  https://lizcherhal.over-blog.com/2022/01/malgre-mon-choc-emotionnel-c-etait-la-reprise-des-repetitions.html )

En même temps, il fallait mieux savoir avant que Morvan ne passe trois semaines à faire du montage dans son bureau en OSB3 si nos prises étaient de la merde ou pas de la merde.

Alors nous avons attendu François.

Et au bout d’un moment, il est arrivé.

Nous avons parlé de choses et d’autres en buvant du café tiède dans notre cuisine faite par nous même.

François nous a raconté son week-end mais il faut bien avouer que je n'étais pas du tout concentrée sur ces propos.

Au bout d’un moment nous sommes allés dans le bureau en OSB3.

Morvan a ouvert sa session de montage. Il avait importé la totalité des plans et avait commencé à dégrossir la première moitié du premier couplet.

Et il nous l’a montré deux fois.

Moi je trouvais ça super.

Mais je ne suis pas vidéaste.

Qu’allait en penser François ?

J’avais vraiment peur de sa réaction et de ses commentaires.

Et, crevant le silence, François a dit …

 

François a dit …

 

Je répète, François a dit :

- C’est Super …

Oh purée ! On n’avait pas du tout fait de la merde pendant sept jours.

C’était vraiment une bonne nouvelle car je n’avais pas du tout envie de recommencer ce tournage qui avait été quand même assez répétitif et pas bon du tout pour mon grain de peau.

Même s’il avait été très plaisant à faire car c’est toujours plaisant pour moi de faire quelque chose avec Morvan.

C’est sans doute pour ça que je l’ai pris en épousailles.

Après ce commentaire et d’autres phrases plutôt élogieuses sur notre travail, Morvan et François ont commencé à parler de la partie technique du montage et notamment de l’étalonnage.

C’est à ce moment-là que je suis partie car je commençais vraiment à m’emmerder avec eux.

Alors je suis allée m'allonger dans le canapé de notre salon et je me suis mise à regarder un flow de vidéos sur mon téléphone comme si j’étais une adolescente alors qu’en fait j’avais presque 40 ans.

Et puis François est parti car je vous le rappelle, il avait d’autres chat à fouetter. Ou à filmer.

C’est ainsi que se termine cet épisode.

Pour ma part, je vais retourner à une activité d’adulte qui me permettra à plus ou moins long terme de remplir mon frigo régulièrement vidé par des adolescents qui ne sont pas tous les miens.

Cette activité consiste à remplir un tableau Excel de ce qu’il me reste à faire pour finaliser mon prochain album.

Mon album « Les réalités » sortira le 03/02/2023. Et je trouve que c’est une date assez agréable à regarder.

La première de mon nouveau spectacle «  Les réalités ou la vie extraordinaire d’une chanteuse normale » aura lieu dans la foulée.

Probablement à Cordemais dans le 44.

Pourquoi à Cordemais ? Je ne sais pas.

Je vous remercie de m’avoir lue.

A très bientôt,

Lise Prat-Cherhal

 

 

 

 

 

 

 

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